William Harper
Membre du forum Natif du Rowcastle
Ϟ Inscription : 22/04/2021 Ϟ Messages : 11 Ϟ Points : 65 Ϟ Tickets magiques : 00 Ϟ Avatar : Tom Hiddleston Ϟ Crédits : Advengedinchains Ϟ Autre(s) compte(s) : Aiden et Krishna Ϟ Âge du perso : 39 ans Ϟ Pouvoir : Terre ϟ Contrôle de la végétation Ϟ Guide : Emrys, un serval Ϟ Statut Social : Célibataire Ϟ Métier(s)/autres : Architecte Ϟ Lieu de résidence : Le Meiklam
| Sujet: Re: Journal de William Harper Jeu 22 Avr 2021 - 13:01 | |
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Journal de William Harper
tw : deuil, décès familial, sexualité, outing, harcèlement, violences...Abigail Weathers s’enfuit de chez elle, ne pouvant tolérer plus longtemps l’existence de son frère alors qu’elle n’a que seize ans. Elle rencontre Adrian Harper, un jeune aristocrate un brin dandy du même âge. Ils se lient et développent, en très peu de temps, un profond attachement l’un pour l’autre. Très vite, ils ne peuvent se passer de la présence de l’autre et un mariage est arrangé au plus vite afin de cacher un début de grossesse. Vivian est née quelques mois plus tard, en 1979, suivie de près par une grossesse gémellaire donnant naissance, le 14 février 1981, à William Elias et Gillian Tasmin Harper. 21 novembre 1986, Adrian Harper décède, à 26 ans, de ce qui semble être un accident. Abigail se retrouve seule avec ses trois enfants et lors de l’enterrement, tous découvrent le pouvoir de William : il contrôle la végétation. Elle se retrouve veuve à 24 ans et doit se charger d’élever ses enfants. 17 avril 1996 : Vivian présente un jeune homme à sa famille. Elle se déclare amoureuse de lui. William attend la fin de la soirée pour demander à sa sœur ce que ça fait d’aimer quelqu’un. Il se pose beaucoup de questions et a peur de ne jamais pouvoir aimer quelqu’un, étant plutôt indifférent aux charmes féminins. Sa sœur rit et lui dit qu’à quinze ans, il est peut-être encore trop jeune pour trouver une copine. Mais le temps passe et aucune fille se démarque particulièrement à ses yeux. 21 janvier 1998 : William se questionne de plus en plus sur son absence de vie romantique et sur le désintérêt qu'il porte aux femmes en général. Il essaie de savoir ce qu'est l'amour et se demande s'il n'est pas « bizarre ». - Storytime:
Je suis allongé, avec ma sœur, sur la tommette qui carrelle le salon, bercé par la douce chaleur de l’âtre. Je tourne la tête et observe un instant le profil de ma jumelle avant qu’elle se retourne vers moi. « Tu sais comment ça va se passer maintenant ? » Je demande simplement. Gillian tourne la tête à son tour et plonge ses yeux dans les miens. « Maintenant que Vivi est partie vivre avec son mari ? Je ne sais pas… Je me dis que je vais en trouver un, et que tu vas trouver une femme, et qu’on aura tous nos maisons. » Je soupire. « Comment tu sais quand t’es amoureux, Gillie ? » Elle rit. « Mais Will ! » Elle se retourne, comme si elle n’avait pas envie de parler de ça. « Je te jure, je ne me moquerai pas. » Ma sœur roule à nouveau pour que nos yeux se recroisent, je me mets sur le côté, la tête posée sur mes mains. « Bon, il y a ce garçon à l’école, j'ose pas lui dire mais voilà... » J’essaie de retenir mon sourire mais je sais que mes yeux pétillent. « Déjà, je le trouve très beau et ensuite, j’aime bien lui parler. » Je fronce les sourcils. « Et ? C’est pas ça qui fait que tu es amoureux ou amoureuse Gillie, si ? » Je n’y crois pas vraiment, sinon, je suis amoureux de tous mes camarades de classe. Garçons et filles confondus. Il me faut plus d'informations. « Hm. Non, j’ai envie d’être tout le temps avec, pour lui raconter ce qui m’arrive. Oui. Quand il m’arrive quelque chose, j’ai envie de te le dire à toi, mais aussi à lui. » Je ris. « Quelle chance ! » Elle me donne un coup de la main et je ris de plus belle. « Après, c’est des choses qui sont difficiles à expliquer aussi. A ses côtés, je me sens différente. J’ai des fourmis dans le ventre… Je ne sais pas trop comment l’expliquer Willie. » Je me laissais retomber sur le dos, regardant les ombres dansantes sur le plafond. J’ai un long soupir puis je lui avoue. « Je crois que je n’ai jamais été amoureux. » Je sens sa main prendre la mienne. « Ça te tombera dessus quand tu t’y attendras le moins. » Je soupire à nouveau. « Je… Je crois que je suis bizarre Gillie, que… je ne pourrais pas aimer une fille… Jamais. » Elle serre ma main un peu plus fort, comme pour me signaler qu'elle est là. Peut-être que mon entourage a raison, peut-être que cela viendra, mais Vivi avait mon âge lorsqu’elle a rencontré Fergus, et nos parents sont tombés amoureux très tôt, et même Gillian est amoureuse, même si elle n’ose pas le dire au garçon qu’elle apprécie. Ce que je ne sais pas encore, c’est que je suis encore caché dans le placard, et que ces émotions particulières, j’ai déjà pu les ressentir. C’est juste qu’à ce moment-là, je les considère seulement comme une amitié profonde avec l’un de mes plus proches amis.
La même année, [ interlude sur l'exil de Cici] 2001 : William termine ses études en arts et architecture. Il entre dans un prestigieux cabinet d’architectes au Rowcastle et se rapproche grandement d’un de ses collègues. Ce dernier est marié mais William ne peut s’empêcher d’avoir de profonds sentiments pour lui. Il réalise qu’il est devient évident qu’il aime les hommes. Pas la suite, l’architecte décide de sortir avec une femme pour en être certain, leur relation est un échec et elle ne l’intéresse pas le moins du monde. 2004 : Première relation avec un homme. Il annonce officiellement à sa mère et à ses sœurs son homosexualité mais leur demande de ne pas trop ébruiter la nouvelle. Il garde secret son couple qui n’en est pas vraiment un. Son collègue l’a pris pour amant, profitant de son influence et de l’attention que lui portait le jeune homme. Il n’a aucune intention de quitter son épouse et se montre assez rapidement abusif moralement. Deux ans plus tard, William prend la décision de toujours se faire passer avant tout et tout le monde, quitte l’homme et demande à changer de bureau au cabinet pour ne plus avoir à travailler avec lui. 29 décembre 2009 : Il rencontre l’un des bibliothécaires du Rowcastle. Un jeune homme charmant et serviable, loin de la vieille femme qu’il croise habituellement. Plus le temps passe, plus ils se rapprochent. En parallèle, son meilleur ami est envoyé au Melwall. - Storytime:
Janvier 2010.« Je crois que je me suis planté » je dis simplement à Lorcàn. Celui-ci lève les yeux de son verre et tourne la tête vers moi. « De quoi tu parles ? » demande-t-il, un petit sourire aux lèvres. « De… Du bibliothécaire. » Il hausse les sourcils, son sourire s’élargit. « Oooh, le fameux bibliothécaire sexy. Il t’a dit son nom ? » Je porte le verre de whisky à mes lèvres. « Aiden. Et non, il ne me l’a pas dit… C’est… » Mon ami rit et m’annonce que je dois lui raconter toute l’histoire. Il est toujours comme ça, il aime les potins, le croustillant. Et il attend toujours qu’on lui raconte tout. Je soupire et commence : « Alors. J’étais en train de préparer les livres que j’allais emprunter et il y a cette fille. Grande, blonde, avec des yeux verts gigantesques qui est arrivée. Elle s’est penchée sur le comptoir et a dit Oh Aiden, merci pour cette nuit, si tu veux, ce soir, je suis au bar avec des copines, et je pense qu’elles seraient ravies de te rencontrer. » J’ai pris une voix aiguë et maniérée pour l’imiter, c’est ridicule. Il rit. « Oh. Mon. Dieu. Je crois bien qu’elle lui a proposé un plan à plusieurs. Sacré veinard. » Je hoche la tête. « Je crois aussi… Donc… C’est mort. » Lorcàn me tapote l’épaule. « Il y a des tonnes de poissons sexy dans l’océan, tu trouveras bien quelqu’un. » J’ai un petit rire et change de sujet. Nous passons le reste de la soirée ensemble. Février 2010Je salue mon ami et m’assoie à ses côtés. Nos rendez-vous vont me manquer une fois qu’il sera parti. Il me l’a annoncé quelques jours auparavant et j’ai toujours du mal à me dire que ça y est, il va disparaître de ma vie. Et pour des conneries. « Tu es obligé de partir ? » Lorcàn a un rire triste. « M. Weathers ne me laisse pas spécialement le choix. » Je serre les dents. Mon oncle est un connard. Est-ce qu’il se rend compte à quel point c’est dangereux d’envoyer un garde sur l’île alors que la population s’est révoltée, à raison. « Je le déteste. » Je lui souffle, comme si mes propos allaient changer quelque chose. « Il détruit tous ceux qu’il touche. Ma mère. Cillian et Declan. Même mes sœurs et moi... » Je vide mon verre d’un trait. « Ne t’en fais pas, je n’resterai pas longtemps, c’est juste pour remplacer un autre garde... Je n’ai pas envie de rester là-bas de toutes façons, avec les monstruosités qui se sont passées là-bas. » Je lève mes lunettes sur mon front et passe les mains sur mon visage. « J’espère que tout ira bien pour toi. » Je lui dis enfin. « Si…. Si jamais tu croises Cillian… Prends soin de lui, d’accord. » Il fait un geste de la main en direction de la barmaid. « Si je vois ton cousin, je prendrai de ses nouvelles et je ferai attention, je te le jure. Maintenant, parlons de choses plus intéressante, ton petit bibliothécaire. » Est-ce que je rougis ? Je ne l’espère pas. « Il n’y a rien à dire, on passe un peu de temps ensemble. Il est intéressant et me pose plein de questions sur ma magie, sur moi… Mais il y a toujours une tonne de femmes autour de lui, c’est incroyable. » Je les imite de façon exagérée et Lorcàn éclate de rire. « Tu en-pinces vraiment pour lui, Will. Je ne t’ai jamais vu comme ça… Jaloux. » J’ai un petit rictus. « C’est ridicule… Je ne suis pas jaloux, c’est juste… Je n’ai jamais vu un aussi gros dragueur de toute ma vie. » Je bois une gorgée du verre qui vient d’être déposé devant moi. « Je te jure Lorc’, excuses mes propos, mais ce mec respire le sexe. » Mon ami se bidonne un peu plus et m’assure qu’il veut voir ça de ses propres yeux. Quelques jours plus tard, il m’apprend qu’il s’est rendu à la bibliothèque, par curiosité et qu’il est tombé sur le sexy-rangeur-de-bouquins. « Tu as raison. Le gars pue le cul. T’as juste envie de lui arracher ses fringues et faire ça sur son petit comptoir. » J’ouvre de grands yeux. « Oh, fais pas ton choqué, j’ai peut-être eu une ou deux relations avec des hommes et man, celui-là, je comprends pourquoi t’as envie d’en faire ton quatre-heure. Et pourquoi les femmes lui courent après… » Il boit une gorgée et se retourne vers moi. «Mais tu sais, je pense qu’il est comme moi… Gisèle peut tout aussi bien lui plaire que William, si tu vois ce que je veux dire... » Je ne sais pas trop comment réagir donc un petit sourire se dessine sur mon visage. « Tu es sûr que tu pars demain ? » Je lui demande soudainement. « Oui… Tu vas me manquer, tu sais ? Avec ta gueule d’amour et tes beaux yeux. » Je lui prends la main et la serre dans la mienne. « Toi aussi tu vas me manquer. » Mars 2010 : William et Aiden commencent à se fréquenter et les choses deviennent sérieuses assez rapidement... - Storytime:
« Désolé, on va fermer. Oh. William. Bonsoir. » Il me fait un large sourire. « Excusez-moi, je n’ai pas fait attention à l’heure, je reviendrai demain. » Je m’excuse, il les balaie de la main en disant « Vous êtes un habitué, je vais faire une exception pour vous ! » Je vois son guide tourner sur elle même et s’allonger sur une petite chaise qui lui semble exclusivement réservée. Je lui donne alors un document, rédigé à la main, comportant des noms d’ouvrages sur les plantes. « Si cela ne vous dérange pas, veuillez attendre cinq minutes. Je vérifie qu’il n’y a plus personne et je vais fermer la porte pour respecter tout de même les heures de fermeture… Je vous ouvrirai quand vous partirez. » J’acquiesce, perdu dans ses yeux et son sourire. Mais qu’est-ce qui se passe ? J’ai l’impression de faire ma crise d’adolescence en retard et d’être un jeune amoureux transis. Je repense à Gillian qui brûlait d’amour pour l’un de ses camarades de classe à qui elle n’osait pas parler et dix ans plus tard, j’avais l’impression de me retrouver dans la même situation. Il salue chaleureusement tous ceux qui sortent de la bibliothèque et referme ses lourdes portes. Il sort un trousseau de clefs de sa poche arrière et verrouille. Laissant les clefs sur la porte, sûrement pour me montrer qu’il ne m’enferme pas contre mon gré. Il semble être ce genre de personnes… Attentif, malgré tout ce qu’il exulte. Lorsqu’il revient vers moi, je remarque qu’il est beaucoup plus petit que ce que je pensais alors que nous nous voyons à la bibliothèque assez régulièrement. Cependant, nous n’avions jamais été aussi près qu’à ce moment-là. Il récupère la liste et m’invite à le suivre dans le dédale de rayonnages. Il se repère avec une facilité déconcertante et on discute tranquillement, au début. Et plus le temps avance, plus j’ai l’impression que l’atmosphère s’électrise. La pile de livres que je souhaite emprunter est à côté de moi, Aiden est adossé à un rayon et je ne sais pas ce qu’il s’est passé ensuite. Peut-être est-ce dû à notre promiscuité actuelle, à des semaines de fantasmes ou tout simplement par envie, mais j’ai fait un pas en avant et j’ai quelque peu baissé la tête, pressant mon front au sien. Plusieurs options s’offraient à moi : il allait me rire au nez et me faire sortir ou s’énerver et tenter de me casser le nez ou encore il allait me repousser gentiment ou enfin, répondre à mon appel. Je sens soudainement sa main attraper mon cou et ses lèvres se presser contre les miennes. J’ouvre les yeux et je vois que les siens sont fermés, j’entrouvre les lèvres. Il embrasse si bien. Je pense tout de suite au fait qu’il doit avoir beaucoup d’entraînement. Je m’apprête à arrêter notre baiser lorsqu’il le fait. « J’attends ça depuis tellement longtemps. » Il murmure. Je me recule un peu « Quoi ? » je dis simplement. Il se mord la lèvre inférieure en souriant. « J’ai… légèrement craqué sur toi la première fois que l’on s’est vu. » Je ris, quelque peu décontenancé. « Ah, on se tutoie maintenant ? » Il rit, et se rapproche de moi. « On s’est embrassé, je pense qu’on peut se tutoyer, oui. » Il pose ses doigts sur ma chemise et très rapidement, nos lèvres se rejoignent à nouveau. Je ne suis pas certain d’avoir déjà connu une telle passion. Je reboutonne ma chemise alors qu’il enfile son pantalon. « Je. Je n’ai pas l’habitude de faire ça. » Je déclare, et c’est vrai, avec lui, je n’ai donc connu que deux hommes dans ma vie. « Tu n’as pas l’habitude de faire tomber des tonnes de livres ? » Il rit, visiblement fier de sa blague. « Je n’ai pas l’habitude de coucher avec le premier venu. » Je réponds, un peu plus froidement que souhaité. « J’aime... être dans une relation avec quelqu’un avant de… Voilà. » Je m’attends à ce qu’il rit, mais il s’approche de moi, passe ses doigts le long de ma mâchoire. Je baisse les yeux vers lui. « Bien. Si ça te dit, ça me dit aussi… La relation, je veux dire. » Il ment, les hommes comme lui doivent mentir à tout va pour obtenir ce qu’ils veulent. Je le sais, ma précédente relation était complétement toxique et je suis persuadé qu’ils se ressemblent. « Mais bien sûr... » Je murmure. Il se met sur la pointe des pieds et m’embrasse à nouveau. Je me sens envahi par une douce chaleur. « Je ferai n’importe quoi pour que ce qui vient de se passer se reproduise. Et je suis sérieux. » Il commence à boutonner sa chemise. « Vendredi soir, je t’invite au restaurant, si tu acceptes, bien entendu… Je vais te courtiser, William Harper. » Je n’y crois absolument pas, et pourtant… Les jours passent et nous nous voyons de plus en plus régulièrement à l’extérieur de la bibliothèque. Je remarque qu’il commence à repousser gentiment les personnes qui l’approchent, même s’il reste un grand séducteur. Mais je ne peux m’empêcher de lui demander, un soir, si ce n’est pas trop difficile de ne voir personne d’autre. « Non. Parce que tu veux que l’on soit sérieux toi et moi, et que moi… Je te veux, toi. » Et pour la première fois, il pose ses lèvres sur les miennes alors que nous sommes en plein milieu de la rue et il attrape ma main et la garde prisonnière le reste du chemin menant chez lui. Janvier 2011 : Le couple emménage ensemble au Rowcastle. L’oncle Gérard fulmine, le père Brannaen également mais les deux jeunes amoureux s’en moquent. Leur foyer est chaleureux, plein de douceur et de musique. Fin 2014 : Aiden est démarché pour rejoindre les rangs des bibliothécaires de l’Institut Greenway. William l’encourage à partir, souhaitant quitter son bureau d’architecte et en profiter pour créer le sien au Meiklam. - Storytime:
Je suis assis dans le canapé, Aiden est allongé à mes côtés, le nez plongé dans un livre. Sur ses jambes, j’ai posé la petite planche que j’utilise pour dessiner. Je remonte mes lunettes et le regarde en faire de même quelques minutes plus tard. Il pose son livre sur son torse, j’en profite pour le regarder et affiner les traits de mon dessin. Je connais son visage par cœur mais je veux toujours que mes portraits soient aussi superbes que lui. Je l’écoute me raconter l’information ultra intéressante qu’il vient de lire et je lui souris. J’adore ça, chez lui. Il a beau être ultra sexy, dragueur, aimer se maquiller comme un pirate, il reste un intello d’une douceur incroyable. Il reprend sa lecture alors que je souhaite mettre des couleurs sur mon dessin. Je tends la main vers mes crayons et constate que je n’ai pas d’eau. J’ouvre la bouche et avant d’avoir pu dire quoi que ce soit, je vois la main de mon copain lâcher le livre et danser doucement. Une petite sphère d’eau flotte jusqu’à nous et je ris en disant « Je t’aime », il rebaisse son livre et me regarde avec un énorme sourire affiché au visage. « Moi aussi je t’aime, Liam. ». Il maintient l’équilibre de sa bulle d’eau le temps que je colore son portrait et lorsque je le tourne vers lui, l’eau semble s’envoler vers la cuisine. « Je suis incroyablement beau. » Dit-il d’une voix charmeuse, il hausse un sourcil et ajoute. « Tu es très talentueux mais le modèle était vraiment parfait. » Je lui chatouille les côtes et il se débat en riant, perdant son air de séducteur sûr de lui. Et soudainement, il pose le livre contre la table base, retire ses lunettes, me prend des mains la planche. Oh. Je sens de la chaleur émaner de son corps alors qu’il se redresse. Il attrape ma chemise et m’attire vers lui. Je le laisse m’allonger sur lui alors qu’il m’embrasse. Je le sens sourire alors qu’il retire mes lunettes et j’approfondis notre baiser. Assez rapidement, nous faisons disparaître nos chemises et nos lèvres se retrouvent, passionnées. Nos mains se rejoignent également, et, doucement, des lianes s’enroulent autour de ses poignets. Je sens sa respiration s’accélérer, je vois ses pupilles se dilater de désir, ses dents se planter dans la pulpe de ses lèvres. « Je t’interdis de bouger. » murmure Aiden d’une voix rauque, la tête posée sur mon torse. Il soupire et déclare soudainement « Je dois te dire quelque chose... » Il reste silencieux un peu trop longtemps mais je me retiens de lui poser des questions. « … On m’a proposé un travail. » Il bouge quelque peu pour pouvoir plonger ses yeux dans les miens. « T’as déjà un boulot. » je lui réponds, il rit et m’embrasse la pomme d’adam. « Je sais, je ne sais pas ce que je vais leur répondre... » Il se redresse « Hm… Ils vont ouvrir une grande école et ils aimeraient que je sois l’un des bibliothécaires et… Ils m’aideraient pour mes recherches… Hm… Au lieu de faire ça sur mon temps libre, je pourrai avoir des créneaux... réservés… spécialement pour ça. » Je me redresse à mon tour et l’embrasse, il grogne « Je t’avais dit de pas bouger » Je ris « Et t’as bougé dix fois depuis que tu m’as dit ça. Mais mon cœur, c’est génial, faut dire oui ! » Il détourne les yeux, je le force à me regarder. « C’est… Dans la nouvelle ville, Liam, je... » Je pose à nouveau mes lèvres sur les siennes, une fois, deux fois. « Je t’aime et si tu veux y aller, je nous construirai la plus belle des maisons » je lui murmure. Il s’est littéralement jeté sur moi, me couvrant de baisers.
[en cours d’écriture] 25 février 2019 : - Storytime:
En arrivant au bureau, je constate qu’un courrier écrit de la main d’Aiden traîne sur le bureau de Hughes. « De quoi s’agit-il ? » Je demande, tentant de paraître le plus indifférent possible en m’installant devant la table à dessin. « Dégâts des eaux. Cansu nous a apporté le pli hier soir… On s’est arrangé, j’irai jeter un œil un peu plus tard dans la journée. » Je remarque que les oreilles d’Emrys se redressent lorsqu’il entend le nom de la renarde et je sens qu’elle lui manque. Je reprends le dessin d’un bâtiment d’administratif, projet qui devrait offrir à la société un nouveau coup de pouce. Cependant, je ne peux pas m’empêcher de penser à cette fameuse lettre. La curiosité me tiraille et surtout, j’aimerai savoir ce qu’il en est de la maison. Mon objectif à long terme est de la vendre pour pouvoir mettre derrière moi ce nous qui n’existe plus et j’aimerai savoir à combien s’élèvera ce dégât des eaux en réparations. Ou peut-être que c’est tout simplement ce que je me dis, pour justifier mon envie de rentrer chez moi. « Hughes. » Je lance soudainement « Laisse-moi aller expertiser ma maison. » L’homme relève la tête de ses plans et bégaie « T… T’es sûr Will ? Aiden sera là, tu sais. » J’ai un petit rictus. « Je m’en serai douté, oui. ». Vers seize heures, je me lève, prends ma veste et intime mon guide de ne pas bouger. Je n’ai pas envie de ressentir ses bouffées de bonheur lorsqu’il verra Cansu. J’ai mes propres sentiments et c’est déjà suffisamment difficile à gérer. En fin d’après-midi, j’arrive devant notre maison, monte les marches, passe mes doigts avec nostalgie sur la balancelle que nous avions construite en emménageant. De petites tiges vertes s’enroulent sur le portique et de petites fleurs blanches éclosent, je soupire puis sonne à la porte. Après un instant, il ouvre la porte. Il semble fatigué mais il est toujours aussi beau. L’éclat dans ses yeux disparaît un instant lorsqu’il me voit, avant de briller plus intensément encore. Je déteste lorsqu’il fait ça. Lorsqu’il me regarde comme si j’étais la plus belle chose sur terre. « L.. Liam, qu’est-ce que tu fais là ? J’attendais Hughes. » Lance-t-il, visiblement un peu perdu. « Il a eu un contre-temps, je le remplace. Et ça m’intéressait de savoir quel genre de travaux tu allais devoir faire chez nous. » Je lui mens. Il me laisse entrer et j’ignore sa question. Mes yeux se posent sur la peluche blanche devant moi qui me hait de toute son âme. Après un moment, je la vois s’éclipser et je décide de me concentrer sur mon travail : analyser la main d’œuvre nécessaire et le coût des travaux qui devront être faits dans la salon. Je pousse quelques soupires d’exaspération, me gratte la barbe. « Qu’est-ce qu’il s’est passé ? » Aiden me répond, d’une voix gênée. « Hm. Je me suis énervé… Et les canalisations ont sautées. » J’ouvre grand les yeux et je me retourne vers lui. En près de dix ans, je ne l’ai jamais vu se mettre en colère. Hausser la voix, oui, mais se mettre véritablement en colère ? Au point de détruire le salon ? Jamais. Il est plutôt du genre à s’enfuir pour se calmer et revenir s’excuser par la suite. Je veux en être sûr, et prenant sur moi pour ne pas avoir un ton trop hautain ou moqueur, je lui demande « C’est ton pouvoir qui a fait tout ça ? Qu’est-ce qui a bien pu faire que toi, tu t’énerves ? » Il me répond simplement « Oui mon pouvoir, et je me suis disputé avec une amie. » Un poids s’écrase contre ma poitrine et les mots sortent de ma bouche avant même que je puisse les arrêter. « Tu as couché avec ? » Il réplique instantanément. « Ça ne te regarde pas Liam… Ça… Ça ne te regarde plus. » Il a couché avec elle. Chez nous. Je remonte mes lunettes et tente de me concentrer sur les dégradations qu’il a provoqué dans la pièce. Je lui signale « Les canalisations ont été gelées. » et sa voix me parvient, un peu lointaine. « Oui. C’est son pouvoir à elle... Et depuis, j’ai coupé l’arrivée d’eau... ». Je ne réponds rien, prends simplement des notes sur tout ce qui va devoir être changé, des tuyaux en passant par les cloisons qui vont devoir être également remplacées. Mais je l’imagine, avec une femme sans visage. Comme je l’imagine toujours lorsque l’on me parle de ses aventures. J’ai beau savoir qu’il est comme ça, j’ai l’impression de sentir mon sang bouillir. J’imagine ses lèvres frôler d’autres peaux que la mienne et c’est une sensation insoutenable. C’est égoïste, je le sais. Je n’ai pas à le souhaiter fidèle alors que nous ne sommes plus ensemble. Alors que j’effectue des mesures, je tente de faire la conversation, mais très vite, mes mots me mènent là où je ne veux pas aller. « J’ai entendu des rumeurs sur toi. Comme quoi tu écumes les bars et que rentres chaque soir avec un ou une inconnu.e. » Il soupire, dos à moi, et j’ai des envies de violence. « Tu faisais ça aussi lorsqu’on était ensemble ? » Je l’observe faire volte-face. « Quoi ? Je… Non, Liam, je ne t’ai jamais trompé. » J’ai un petit rire, je ne sais même plus. C’était un dragueur invétéré avant que nous ne sortions ensemble, c’est un dragueur invétéré maintenant, je ne sais pas ce qui l’aurait empêcher de l’être lorsque nous étions ensemble. « C’est ridicule. Je t’aime William, j’aurai jamais fait ça. » Mon cœur explose alors que je le regarde quitter la pièce. Au même moment, je ressens une myriade d’émotions positives. Je murmure « Emrys ! » Le serval ne m’a pas écouté. Je sais qu’ils se sont rejoints avec Cansu. Il est rarement aussi heureux qu’à ses côtés. Je le coupe de mon esprit. Je n’ai pas besoin de ça. Je n’ai pas besoin de ressentir encore plus d’amour pour la personne avec qui je ne veux, je ne peux plus être. Je décide de rejoindre Aiden dans son bureau, je sais que c’est là qu’il est parti se cacher. En cas de problème, on le retrouve toujours entouré de bouquins. Tout comme je me réconforte toujours avec des feuilles et du fusain lorsque ça ne va pas. Je le vois, les mains posées sur son bureau, ses cheveux bruns en bataille. J’ai besoin de lui. Encore un fois, je ne réalise qu’après coup que les mots sont sortis de ma bouche. « Prouve-le moi, Aiden. Déshabille-toi et prouve-le moi. » Je ne sais pas pourquoi j’ai dit ça, je ne peux même pas faire semblant de contrôler la situation. J’ai à peine le temps de remonter mes lunettes qu’il murmure « Oh Liam » et me pousse contre sa bibliothèque, se hissant jusqu’à mes lèvres. « Je t’aime tellement. » Ne réponds pas. Je me l’ordonne. Tais-toi William. J’avais presque oublié à quel point ses baisers étaient parfaits. A quel point il est parfait et me fait me sentir important. Il me murmure qu’il m’aime un nombre incalculable de fois, comme s’il devait rattraper ces deux derniers mois et je me fais violence pour ne rien dire. Alors que la lune éclaire doucement l’intérieur de notre chambre, je regarde Aiden dormir. Ses longs cils noirs caressant sa peau, son torse s’élevant au rythme de sa respiration. Mon guide s’est de nouveau immiscé dans mon esprit. Mais qu’est-ce que j’ai fait ? Ma respiration s’accélère, je me redresse et passe les mains sur mon visage. Je n’aurais jamais dû lui dire que j’avais envie de lui, je n’aurai pas dû accepter ses baisers. Je culpabilise. Il faut que je parte. « Je t’aime aussi. » Je murmure, à peine audible, avant de sortir du lit. Je parcours la maison à la recherche de mes vêtements, et de mes lunettes. Je remonte un court instant. Il est toujours endormi. Je voulais simplement revoir ses traits avant de partir. En redescendant, je m’arrête et me mords la lèvre, une grimace accrochée au visage. Satanée troisième marche. Je suis presque sûr qu’il l’a entendu et que ça l’a réveillé. Je me dépêche d’enfiler mes chaussures jusqu’à ce que j’entende sa voix, un peu éteinte. « T’allais partir sans me dire au revoir ? » Je lui mens « Je ne voulais pas te faire de peine. » Je ne voulais pas me faire de la peine. Il fallait que je le repousse assez pour qu’il me laisse partir sans tenter de me retenir. « C’était sympa Aiden, tu m’avais manqué… Ton corps... Ça m’avait manqué mais je ne reviendrai pas sur ma décision. » Sa voix est devenue froide, cela m’a presque surpris. « Tu. Hm. Tu t’es juste dit que tu allais coucher avec moi et faire comme ci de rien était ? Tu m’as utilisé. » Je lui lance « Dis pas ça comme ça, toi aussi t’avais envie. » Je sais qu’il n’avait pas uniquement envie de moi, il voulait être avec moi, être à moi. « Dégages d’ici. Je ne veux plus te revoir. Ce sera Hughes et son équipe pour les travaux. » Je le vois descendre les escaliers quatre à quatre et sortir en jean et t-shirt. De nuit. En février. « Tu fermeras la porte en sortant, Connard. » Je me prends cette dernière réplique en pleine face et elle me laisse interdit quelques secondes. Je crois bien qu’il ne m’avait jamais insulté auparavant. Je suis peut être allé trop loin. Je lui emboîte le pas en criant « Où tu vas, Aiden ? » mais la renarde polaire se dresse devant moi, babines retroussées, canines apparentes et elle me grogne dessus. Je lui lance « Oui, c’est bon ! Je vois bien que tu m’en veux. » Je passe une main dans mes cheveux en soupirant. « Cansu, suis-le s’il te plaît, assures-toi qu’il ne fasse pas une connerie. » Elle m’observe une seconde, se demandant très probablement si elle doit me mordre avant de partir mais elle s’enfuit à la poursuite de celui a qui j’ai de nouveau brisé le cœur. « Tu peux sortir de là, Emrys... » Je dis simplement. « Et me dire que j’ai merdé. » Le serval émerge de sous la balancelle où il était allongé et j’entends sa voix résonner dans ma tête. * Tu as réussi à faire du mal à tout le monde aujourd’hui. Tu as voulu m’empêcher de voir Cansu, tu lui as fait du mal en t’en prenant à son sorcier. Tu as fait de mal à Aiden et tu t’es fait du mal. Dire que tu as merdé, ce serait encore trop gentil. * Et il commence à s’éloigner. Je soupire à nouveau, me frotte la barbe et décide de le suivre jusqu’à la maison, plein de honte, de culpabilité et de remords.
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