Et si... ton personnage devait remplacer le Père Noël ? Attention, nous ne parlons pas de remplacer Santa Claus dans son atelier, mais plutôt lors d'une rencontre avec les enfants dans une animation de village, dans un centre commercial ou autre... Il y a une longue file d'attente et les enfants veulent rencontrer l'homme en rouge !

HRP:

Décembre 2019.

Lorsqu’Aiden se réveilla ce matin-là, ce fut par l’action combinée du chatouillement d’une mèche de cheveux et par les rayons du soleil. Il ouvrit les yeux et observa la neige qui tombait à gros flocons derrière sa fenêtre quelques instants avant de se redresser. Son regard se porta quelques instants la personne qui partageait son lit. Il se leva en douceur pour ne pas la réveiller et se dirigea d’un pas lent vers la salle de bain.

Il alluma le jet d’eau chaude, le front posé contre le carrelage froid du mur. Il frissonna au contact de l’eau puis se laissa aller à apprécier la douce brûlure procurée. Encore imbibé de la veille, il tentait de se remémorer la soirée et la nuit qu’il avait passé. Il se souvenait avoir retrouvé Ava au bar, avoir échangé sur leurs métiers respectifs, ce qu’ils imaginaient pour leur futur. Aiden avait fait son beau parleur, bien entendu, mais le cœur n’était pas vraiment là. Il fêtait tristement une année loin de William et tout l’alcool du monde ne pourrait y changer quoique ce soit. Est-ce qu’il lui en avait parlé ? Il n’en avait pas le souvenir. Il se souvenait seulement qu’ils étaient rentrés chez lui très tard dans la nuit et qu’ils s’étaient plutôt bien découverts l’un l’autre. A cette pensée, il s’insulta mentalement à plusieurs reprises, bien qu’il ne l’avouera jamais. Son attention fut distraite lorsqu’il entendit la porte grincer. Il se retourna pour découvrir Ava, ses longs cheveux roux emmêles, et son corps, seulement recouvert d’un drap qu’elle laissa tomber pour rejoindre le jeune homme sous la douche. Il oublia momentanément toutes ses prises de conscience et remontrances.

Il était loin d’imaginer que les choses allaient rapidement changer. Ils étaient en train de déjeuner dans la cuisine lorsqu’un homme aux cheveux noirs et aux yeux bleus est entré. Il était impossible d’ignorer le lien de parenté qu’il existé entre les deux. Quinn observa son frère, puis Ava avant de revenir sur Aiden. La jeune femme dû se douter qu’elle dérangeait car elle bu d’une traite le reste de jus de fruits qu’il restait dans son verre, se leva, déposa un baiser sur la joue de son amant. « Merci pour cette nuit… Et ce matin… » Lui murmura-t-elle « A très vite, j’espère... » Il lui répondit avec un clin d’œil et un large sourire, son frère prenant la parole avant même qu’il ait pu en placer une. « Denou, j’ai besoin de toi…. » « Oh non... Queenie… Je m’en doute mais non, je ne suis pas d’humeur. » Bougonna Aiden avant de prendre une gorgée de thé. Son frère s’assit en face de lui, récupérant une tranche de brioche. « Tu aurais été plus coopératif si je lui avais ressemblé ? » Il fit un mouvement de tête vers là où se situait Ava avant son départ. « Je ne relèverai même pas... » « J’ai besoin de toi, la famille entière a besoin de toi ! » * Pas mélodramatique pour deux sous, le frangin * déclara Cansu qui venait de rentrer dans la pièce pour aller s’installer auprès de son sorcier. « Darren s’est blessé, il ne pourra pas faire le Père Noël au marché. » A ces mots, Aiden éclata de rire avant de refuser catégoriquement « Moi vivant, jamais je ne mettrais le costume de Père Noël » avait-il lancé froidement.

C’est ainsi qu’il se retrouva habillé tout de rouge en plein milieu du mois de décembre, quelque part entre le Meiklam et Rowcastle. « Tu aurais pu éviter de mettre ton eye-liner » le réprimanda Erin, sa mère « ça ne fait pas tellement festif… Et puis tu as encore des bleus mon cœur... » Elle l’embrassa malgré tout sur la joue avant qu’il n’y dépose une fausse barbe blanche et soyeuse. « Rappelle moi de casser la deuxième jambe de Darren lorsque je le verrai maman... » Elle émit un petit rire avant de se ressaisir brusquement. « Tu es terrible Aiden !… Bon, aller, c’est l’heure, en piste ! » L’homme soupira longuement avant de se retourner pour entrer sur scène. Un grand trône était disposé là et déjà des dizaines d’enfants attendaient – plus ou moins sagement – leur tour. Mais s’il y avait une chose que l’on pouvait admirer chez le bibliothécaire, c’est qu’il avait le sens du spectacle. A peine s’était-il avancé devant la foule qu’elle était en liesse. Petits et grands semblaient émerveillés qu’il ne neige pas sur le Père Noël.

Aiden repoussait légèrement l’eau de lui, ce qui donnait une impression de parapluie qui le protégeait. Puisqu’il avait fini par céder, il s’était décidé à ne pas subir les aléas de la météo par-dessus le marché. Il savait que le sort était minime et que cela ne l’épuiserait pas spécialement sur la durée, surtout que la neige n’avait déjà plus de prise au sol. Et cela avait ajouté des étoiles dans les yeux des plus petits. Et dire qu’il aurait pu passer toute la journée dans ses livres. Il avait fait l’acquisition d’un ouvrage sur la magie vaudou à la Nouvelle-Orléans et à la place, il devait écouter des enfants parler du fait que c’était le meilleur moment de l’année et qu’il était le meilleur monsieur du monde. Il n’était d’accord avec aucune de ces deux affirmations. Mais il a sourit, a continué à échanger avec les enfants, à les faire rêver. « Père Noyel, quand on est sur tes genoux, la neige, elle va même pas sur nous ! » Et pendant un court moment, il a eu l’impression de faire quelque chose de bien dans sa vie, et pour la première fois depuis un bien trop long moment. Cansu derrière le trône, profitant des retombées de la neige pour se rouler avec frénésie dans le froid, elle était heureuse également, et l’humeur de l’un influençait automatiquement l’autre, sans savoir d’où partait véritablement l’étincelle qui les animait tous deux. Il y avait toujours eu un bon feeling entre Aiden et les enfants, certains diraient que c’est lié à son immaturité alors que cela venait tout naturellement de la petite part d’innocence qui lui restait.

Quinn regardait son frère avec amour alors qu’il vendait les dernières créations de cristal pour célébrer les fêtes. Ses ornements de Noël étaient un véritable travail d’orfèvre. « Ça fait du bien de le voir vraiment heureux » Lâcha-t-il a sa mère. « Tu as eu une bonne idée de demander à Darren de laisser sa place. Il ne pense pas à William comme ça... » avait-elle répondu en lui tapotant d’épaule. A la fin de la journée, Aiden salua toutes les personnes encore présentes sur le marché de Noël et tira sa révérence. Il passa la soirée avec sa mère et son frère. Il était épuisé. « Je pense que je vais rentrer » leur avait-il dit. La famille s’était donc dit au revoir, impatients de se revoir. « On se voit pour les fêtes maman, et pour que je botte le cul de Darren. Et après j’aurai encore quelques fouilles aux abords de la ville. » Il l’avait enlacée et avait déposé un baiser sur son front. « Je t’aime. J'vous aime tous les deux. » Le sorcier était parti vers le Meiklam, en direction de son cottage. Ou plutôt, il pensait partir en direction de son cottage. Il marchait sans réfléchir, Cansu le suivant en silence, jusqu’à ce qu’elle dise * Tu es sûr de vouloir aller là ? * « Quoi ? » Aiden murmura, la voix rauque. Il leva les yeux et aperçu sa maison, son – ancienne – maison, à quelques mètres seulement. Il s’arrêta au bas des marches qui menaient sous le perron, puis les gravit, sa guide sur ses talons. Il alla s’asseoir sur la balancelle qui se trouvait là depuis qu’ils avaient emménagés. Ça allait faire cinq ans… Ils l’avaient construite ensemble et Liam avait utilisé son pouvoir pour la fleurir, alors que l’hiver faisait rage. Ils avaient été si heureux. La renarde sauta aux côtés de son sorcier, posant sa tête sur ses genoux alors que celui-ci se recroquevillait, les larmes coulant sans discontinuer sur ses joues.