Deck The Halls

Vous connaissez le dicton « Avec des si, on refait un monde » ? Oui, alors asseyez-vous confortablement sur votre canapé ou votre chaise et laissez-vous emporter part cet écrit.

Nous vous souhaitons, jeune et vieux lecteur et lectrice, la bienvenue dans le monde de Et Si… À Et Si, l’univers de Daearen et sa magie ne sont que des contes de fées et mythes pour endormir les petits enfants. Ici, la seule magie existante est celle du Père Noël et de ses petits lutins. C’est une magie un peu particulière… La sorcellerie à Et Si ce n’est pas une liaison avec les cinq éléments terrestres ou cosmiques. On peut la qualifier de psychique. C’est un malice entre les lutins et le Père Noël. Pour être plus exact, c’est de la soumission totale.

Dans ce monde, on peut devenir un lutin du Père Noël lors du grand rassemblement de la fête du Samain. Le 31 octobre des personnes âgées de seize à vingt-cinq ans sont dans l’obligation d’inscrire leurs prénoms dans la loterie des futurs lutins. Lors des douze coups de minuit annonçant le premier jour de novembre, huit noms sortent « vainqueurs » du jeu. Les gagnants ont jusqu’au solstice d’hiver pour n’être plus qu’un.

Oui, mes chers lecteurs et mes chères lectrices, vous l’avez compris. Ces jeunes gens sont envoyés au massacre, même pire ils leur ai plus que suggérer d’anéantir leur proche, leur voisin, leur amant, leur famille… Bref, vous l’avez deviné ce sont les jeux du cirques. Avant de devenir un lutin du Père Noël, avec le cerveau en bouilli par un sortilège de lien, il faut passer par la case : gladiateur. Lors de ce mois et vingt jours, les habitants de Et Si sont en effervescence. Des émotions fortes positives comme négatives se mêlent entre elles comme à un match de Coupe du monde. Ça vous semble immoral ? Je le comprends, mais ici c’est la tradition.

Des rumeurs laissent à penser qu’il est possible de stopper tout ce divertissement malsain. Il est dit que si le Père Noël disparait, tout disparait… Hélas, ceux qui s’y sont aventurés dans cette quête à la liberté ne sont jamais revenus… vivants. Ils ne deviennent que les protagonistes de bouche à oreille des révolutionnaires.

Cette année 2020, sur les huit noms piochés celui de Yüna Anaithnid est présent. La dernière enfant d’une fratrie de trois enfants, elle est à peine âgée de vint-un ans. Sa soeur l’enlace les larmes aux yeux, tandis que sa mère quémande à un tout puissant quelconque de lui donner la chance de survivre lors de ces jeux de mort. Yüna avance vers son destin, elle prend place dans la ligne des gagnants du loto. Tous ont une mine défaitiste, ils savent qu’ils ne leurs restent que quelques jours pour vivre ou pour tuer.

Survivre est le mot d’ordre.
Cinquante-un jours.

Yüna est futée comme personne. Non elle n’a tué personne au bout du quarante-cinquième jours, elle a joué avec les autres participants. À quels jeux me demandez-vous ? Le plus traditionnel : cache-cache. Son frère lui a appris où étaient les meilleures cachettes et comment se fondre dans le décor, alors que sa soeur lui a enseigné des techniques pour rester calme quand l’étau de la mort se rapproche.

Ai-je oublié de mentionner où se trouvaient les jeux de mort ? Non, pas une arène. Dans la comté de Et Si, il y a une immense forêt bordant le village avec les différents type d’habitations et de l’autre côté l’usine du Père Noël. Cet endroit est protégé par des animaux aux cornes immenses. Ces bêtes ressemblent à des rennes, mais leurs bois sont remplacés par des cornes biscornues. Le bouche à oreilles, des ivrognes du village m’ont certifié que ces créatures mangent de la chair humaine si on s’approche trop de cet endroit idyllique pour les enfants attendant leurs cadeaux pour leur sagesse de l’année passée.

Enfin, non loin de moi de vouloir vous faire peur. Je ne suis que le messager, c’est à vous de déceler la vérité dans ce tissus de ragots. Où j’en étais-je déjà ? Ah oui…

Yüna, elle a décidé de jouer de laisser les autres s’entretuer. Elle ne se résout pas à donner la mort et ne souhaite pas la perdre. Hélas, le destin en a décidé autrement.

Calmez-vous! Au lieu de vous offensez, laissez moi continuer l’histoire.

Le destin en a décidé autrement lorsque son nom a été pioché. À six jours de la fin, il ne reste que deux participants. Il est grand temps pour la rouquine de réfléchir à une nouvelle stratégie car son adversaire n’a qu’un but : tuer pour vivre. Elle utilise tout l’arsenal qu’elle a en mains pour se cacher de cette personne. Elle ne la connaît pas, elle pourrait tout simplement la pousser dans un fossé. Dans cette forêt, il y a bon nombre de pièges. Seulement, elle ne peut pas. Chaque vie est importante et elle ne mérite pas d’être jouer ainsi… Par chance ou l’inverse, selon le point de vue de chacun, Yüna est la dernière participante au cinquantième jour de jeu.

Comment me demandez-vous ? A-t-elle donné la mort ?

Non, c’est l’absurdité de son adversaire qui lui a volé son dernier souffle de vie. Il a mangé des baies très toxiques, les confondants avec d’autres mangeables… Yüna cachée n’a voir la scène qu’au loin et entendre les bruits des cloches du traîneau du Père Noël annonçant la fin du jeu des lutins.

La rouquine est retrouvée par les lutins, d’anciens vainqueurs. Ils l’emmènent à l’usine. Yüna est fatiguée, mais elle refuse de se laisser transformer en cette chose verte et rouge au large sourire scotchée au visage et les oreilles pointues. Elle n’a pas enduré tout ça pour devenir prisonnière d’un vieil… quoi ? Homme ou esprit ? Elle traverse les créatures qui la fixent avec des yeux rouges avant de continuer leur mission : brouter l’herbe cachée sous la neige. On lui offre un endroit où se reposer, un bain, une tenue.

Oui, cette fameuse tenue rouge et verte à grelots.

Et le couvert. Malheureusement pour les lutins, cette nouvelle recrue refuse de manger quoi que ce soit. Yüna s’oblige à jeûner, elle ne sait pas comment le sortilège fonctionne, mais si c’est dans la nourriture ou l’eau à boire, elle ne touchera à rien. Parole de Anaithnid. Les lutins, eux, ne savent pas quoi faire… Forcément leur mission n’est que d’aider cette jeune femme à devenir comme eux. Si elle porte les oreilles pointues et la tenue, elle ressèment à un lutin lambda. Donc ils ont réussi.

Oui, ils ne sont pas très futés, mais il faut comprendre qu’ils sont des pantins à la botte du Père Noël.

Les jours passent, les lutins montrent l’usine à Yüna sans savoir qu’elle prépare un plan.

Pour s’échapper ? Non, son plan va au-delà de cette chose futile. Il faut anéantir le Père Noël pour sauver les lutins et arrêter cette machination à envoyer les jeunes de Et Si à devenir des assassins.

Le grand jour arrive, nous sommes le 24 décembre. C’est le jour du réveillon. Les lutins s’affairent pour préparer le grand repas où leur très cher Père Noël va venir. Le plan de la rouquine est au point, elle doit lui sauter dessus pour voir ce qui se cache derrière sa barbe. Elle va se faire passer pour un lutin à la cervelle retournée. Elle s’engouffre dans la grande salle du réfectoire, pousse tout les lutins pour atteindre la meilleure place celle à côté de lui. Bon nombre d’êtres aux grelots s’injurient face à ses mauvaises manières et sa brusquerie. Mais que faire, elle a une mission. Installée, elle attend sa venue avec une excitation différente de celle de ses voisins de table. La porte s’ouvre dans un grand fracas, des pieds lourds frottent le sol. Yüna a la tête baissée, elle n’ose pas le fixer et préfère admirer son assiette. La chaise à côté d’elle grince, on entend un bruit lourd lorsqu’il s’installe. Le nouveau lutin de 2020 est annoncée par les anciens au Père Noël, Yüna prend son courage à deux mains et affiche un faux-sourire tout en regardant ce personnage. Il ressemble à un vieil homme avec une belle grosse barbe d’un blanc presque irréel. Il a les joues rouges ainsi que le nez. Son visage est souriant, il semble bienveillant. Alors pourquoi il fait tout ça ? Yüna prend sa fourchette et avec force l’enfonce dans la main du Père Noël. Il ne se passe rien, les lutins continuent de manger gaiement ainsi que la victime de la rouquine. Elle enlève la fourchette pour voir la blessure. Des petites étincelles sortent ainsi que des fils, elle s’avance pour mieux voir et remarque un reflet métallique. Yüna inspecte de gauche à droite, rien à changer, elle se lève pour regarder dans le dos du vieil homme. Il n’y a rien, elle continue son inspection et elle finit par soulever cette magnifique barbe. Derrière il y a un boitier, elle appuie dessus et voit de nombreux fils et boutons. Curieuse, elle appuie sur le plus gros bouton rouge et tout s’arrête. Tout. Les lutins et le Père Noël se stoppent dans leurs actions, les lumières du réfectoire s’éteignent. C’est le silence complet avant que des alarmes explosent bruyamment dans les quatre coins de l’usine. Surprise et apeurée par ce son assourdissant, Yüna enfonce à nouveau le gros bouton rouge. Comme si rien ne s’était passée, les lutins et le Père Noël profitent du repas avec une joie robotique.

Si je vous disais que cette histoire s’arrête bientôt, êtes-vous un peu déçu ? Je vous comprends, mais cette histoire n’a pas une bonne note de fin. Elle ne se termine pas à ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants. Bon pour les enfants il va y en avoir. C’est le réveillon de Noël, ils attendent de se retrouver sur ses genoux pour murmurer dans l’oreille du vieux monsieur qu’ils ont été sage et qu’ils désirent recevoir un petit cadeau. Yüna se rencontre qu’à Et Si tout est que farce et attrape. Est-elle une humaine ou un pantin robotique, ça elle ne le sait pas. Est-ce que Et Si n’est qu’une histoire inventée par une jeune écrivaine en herbe et qu’elle est sa meilleure protagoniste dans les histoires farfelues ? Ça non plus elle ne le sait pas. Par contre, elle connait l’engouement des enfants pour cette journée, elle ne peut pas retirer leur Père Noël. Alors elle fait semblant, elle refuse toujours de goûter quoi que ce soit. Elle suit la petite troupe en direction du village où une fil incalculable d’enfants déchainées attendent la grande arrivée.
Un seul malheur n’est pas drôle, il faut encore pimenter ! La blessure qu’elle a infligé au robot Père Noël l’a un peu cabossé et avant d’arriver sur son trône, il s’étale par terre comme une vieille chaussette laissée à l’abandon sous le lit. Impossible de le relever, il ne veut plus fonctionner. Les lutins robotiques sont anéantis, leur contrôle ne tient plus qu’à un fil avant la surchauffe. Yüna encore lucide décide de calmer l’assemblée des petits morveux en leur chantant une douce chanson.



Les enfants s’arrêtent de crier et écoutent Yüna chanter. Cette dernière les invitent à la rejoindre.


Les moins timides ont pris le couplet dès le troisième Fa la la la la et finalement tout les enfants chantent en coeur lors du refrain.


Les lutins rejoignent la nouvelle choral improvisée.


Tout le monde se félicite, heureux, essoufflé et apaisé par ce chant de Noël. Une harmonie l’espace d’un instant. Yüna les larmes aux yeux à cause du froid et du soulagement de voir les enfants partirent avec le sourire et la joie qui pétillent dans leurs yeux accepte volontiers le cookie que lui temps un lutin. Elle croque dedans et …

Oui, vous l’aurez compris. Après avoir avalée un seul morceau de ce cookie, Yüna est un lutin du Père Noël de Et Si confirmée. Elle se programme d’elle même et part en sautillant récupérer le corps endommagé du célèbre vieil homme avec ses camarades. Elle fait danser ses grelots avec joie tout en sifflant un nouvel air de Noël.