Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibility [CONCOURS HALLOWEEN] Les récits
Bloc n°01


Liens rapides

Recherche rp / rp libres

Lien n°01



 

Partagez | 
 

 [CONCOURS HALLOWEEN] Les récits

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage

InvitéAnonymous

Invité




[CONCOURS HALLOWEEN] Les récits Vide
MessageSujet: Re: [CONCOURS HALLOWEEN] Les récits   [CONCOURS HALLOWEEN] Les récits EmptyLun 9 Nov 2020 - 14:31


Histoire de Hillary

Il fait noir. Il fait noir et j'ai si peur. Je ne veux pas ouvrir les yeux. Je ne veux pas voir ce qu'il y a en face de moi. Autour de moi. Mais je le ressens au plus profond de mon être. Que c'est dangereux. Je ne comprends pas ce qu'il m'arrive. Comment. C'est à la fois pareil, et tellement différent de la dernière fois. Cette première fois où ma magie est apparue. Mais ce soir, je n'ai pas fait que m'évanouir dans un autre endroit. Tout a changé, tout à coup. Ça m'a retourné l'estomac. Tout est devenu effrayant. Trop réel pour de simples décorations d'Halloween. Et si sombre et si froid. J'ai tout de suite fermé les yeux, figée de terreur, incapable de faire autre chose. Quoi, de toute façon ? Maman avait essayé de m'en parler, mais j'ai eu du mal à comprendre. Elle pensait avoir plus de temps, aussi, pour m'y préparer. Si je garde les paupières bien fermées, de toutes mes forces, je vais bien finir par sortir de ce cauchemar. N'est-ce pas ?

***

Avec la prise de Farvald la semaine passée, je n'avais vraiment pas envie de participer au Halloween des villages. Ce n'est pas tant la conquête d'un nouveau village qui rentre en cause. Plutôt ce que ca a déclenché chez notre fille. Je m'en veux tellement d'être partie, que nous l'ayons laissé seule avec la baby-sitter, aussi inquiète. Morgan ne fait que me répéter que ca serait bien arrivé un jour, de toute façon, mais je ne veux pas l'entendre. J'ai laissé mon bébé toute seule et c'est tout ce que j'en retiens. Puis ce n'est pas comme si c'était le don le plus simple à gérer. Comme on s'y était préparé, Mack est une psychique. Dans nos deux familles, la magie de l'esprit a tendance à sauter une génération. Nos deux pères en étaient dotés, alors la place au doute était assez faible. C'est peu courant, de pouvoir supposer la magie qui va se déclarer chez un enfant. Toutefois nos familles sont bien grandes, avec de nombreux écrits retraçant nos histoires. Pour autant, notre expérience vis-à-vis de cette catégorie de magie est relativement limitée. Mon père est décédé quand j'étais très jeune, et celui de Morgan n'est absolument pas une référence. On s'est décidé à garder cette information pour nous, pour l'instant. Je n'en ai parlé qu'à Xander, qui s'avère être un bon soutien. Et je me renseigne autant que je peux dans les livres et à l'Institut. Avec tout ce qui se passe avec les esprits, qui semble d'ailleurs s'amplifier au fil des semaines, ca nous paraît la meilleure chose. On n'a pas suffisamment confiance dans les Conseils. On a trop peur de ce qui pourrait advenir de notre bébé.
Tout ca pour en revenir à Halloween. On a décidé de le faire à la maison cette année, juste en famille. Pas besoin d'attendre de l'annoncer à Mackenzie pour savoir que ca n'allait pas lui plaire. Elle qui est toujours si enchantée de se déguiser et de voir ses amies. Même si elle ne s'en prive pas le reste de l'année… Chouquette nous a boudé toute la semaine. Je suis habituée, à ses petites crises têtues, mais Morgan lui, en papa gâteux qu'il est, il a bien manqué de craquer une ou deux fois. Mack a le don pour mener son père à la baguette! La petite est encore dans sa chambre, à s'habiller, et je termine de mettre en place les dernières décorations. Le manoir Williams est si vaste, on lui donne facilement un aspect lugubre. Des citrouilles sont positionnées un peu partout, les principaux couloirs sont éclairés à la bougie. Leurs flammes vacillantes créent parfois des ombres effrayantes. De fausses toiles d'araignées, épaisses, parcourent les murs et tableaux. Mack m'a aidé à tout préparé, malgré son humeur bougonne. Mais elle n'a pas encore vu le résultat. Une dernière retouche de mon maquillage à la calavera, je m'empresse d'éteindre toutes les grandes lumières avant qu'elle ne sorte de sa chambre, et positionne les indices pour la petite chasse au trésor qu'on lui a concocté. Morgan termine à la cuisine, à élaborer les petits plats d'Halloween. Tous deux fin prêt, on se demande bien ce qui prend tout ce temps à Mackenzie pour se préparer. Alors on se décide d'aller toquer à sa porte, l'activer un peu. Vêtu de son déguisement de vampire, Morgan frappe deux fois, l'appelant. Aucune réponse. Pas un seul bruit. Je ne sais pas si c'est l'instinct maternel qui joue, ou les événements récents, mais l'inquiétude me gagne instantanément face à ce silence. Main sur la poignet, j'ouvre la porte.

< Maman ! > s'exclame la petite. J'échappe un lourd soupir de soulagement. < Oh mon crapaud… > Je cherche la main de mon mari, pour faire redescendre mon rythme cardiaque. Peut-être que j'en fais trop oui, mais qu'est-ce que j'y peux… < Tu pourrais répondre ma chérie, quand on t'appelle… > Lui dit doucement Morgan, à peine agacé. Comment pourrait-on, face à cette jolie petite sorcière! Mackenzie termine de réajuster sa jolie robe en longues tulles bleu nuit que je lui ai confectionné. Elle se marie à merveille avec sa tignasse rousse. Mack se tourne alors face à nous, et je sens à son petit air que c'est reparti pour un tour… < Je veux aller voir mes copines maman. Je veux jouer avec elles. Elles ont le droit, elles ! Pourquoi pas moi ?! > Quand elle veut quelque chose, elle n'en démord pas ! On ne peut pas dire que ce soit la meilleure des qualités qu'on lui ait transmise… < On en a déjà parlé. On a fait le tour des maisons cette après-midi pour la chasse aux bonbons, tu les as vu toute la journée. > < Mais là y aura plein de jeux ! Un labyrinthe géant ! Une course en citrouilles ! Et plein d'autres trucs trop cool ! > Elle commence à hausser la voix, à afficher une mine contrariée et capricieuse. Morgan prend le relais. < Maman et moi avons préparé des jeux. Je t'ai même fait tes cookies préférés… > < Non ! J'en veux pas ! Je veux sortir ! > Mack se met à taper du pied, pour appuyer son cri de colère. On a l'habitude qu'elle se montre têtue, mais au point de nous faire une crise, c'est quand même assez rare. C'est sa fête préférée mais ca n'excuse rien. Morgan a en général très peu de patience, surtout quand elle se met à dépasser les bornes. < Mackenzie Williams O'Connell. >, commence-t-il, les bras croisés, sans arriver à poursuivre. Notre petite sorcière s'insurge à nouveau et s'effondre soudainement au sol.

***

Papa et maman m'ont dit que ma magie se nomme la projection astrale. J'ai pas compris. C'est drôle, comme mot. Ils m'ont expliqué. C'est comme… me déplacer dans l'espace. Me téléporter ! Mais sans tout à fait y bouger. Sans que mon corps bouge avec moi. Je n'ai pas compris, quand c'est arrivé l'autre jour. Moi je voulais juste les voir eux. Mais cette fois, je commence à réaliser. Comment ca fonctionne. J'ai l'impression de flotter, à moitié. En un claquement de doigt, je me suis retrouvée au beau milieu des stands d'Halloween du Meiklam. Y a pas beaucoup de gens, finalement. Je suis un peu déçue. Il pleut, aussi. Des cordes. C'est pas le temps idéal pour s'amuser… Mes amies ne sont pas là, je ne les vois pas. Y a que des grands. C'est étrange, j'ai la drôle de sensation que personne ne me remarque. Ils passent à côté de moi comme si de rien n'était. Je regarde alors mes mains, mais j'arrive à peine à les discerner. Ca me fait peur, un instant. Ma magie. J'avance vers le champs de maïs, vers le labyrinthe. Quitte à être là, autant en profiter. C'est pas aussi drôle que je le pensais, surtout toute seule, mais j'ai pas envie de donner raison aux parents. Ils ont suffisamment raison comme ca… J'entre dans le labyrinthe et quelque chose d'encore plus étrange se produit. Comme si je traversais une porte. Une espèce de frontière invisible. En l'espace d'une seule seconde, tout change. Et pourtant, tout semble pareil. Mais plus terne, plus triste. Plus effrayant. Ca me retourne le ventre. J'aperçois des silhouettes terrifiantes, bien trop réelles pour n'être que des déguisements. Et elles me voient, elles. Instinctivement je ferme les yeux, du plus fort que je peux. Plusieurs secondes. Quelques minutes peut être. Je ne dois pas paniquer. Je ne dois pas avoir peur. Maman m'a dit, il faut que je respire doucement, que je reprenne le contrôle. Mais le contrôle de quoi, exactement ? Chaque pensée m'apaise et m'inquiète un peu plus. Je rassemble mon courage et ouvre à nouveau les yeux. Où je suis ? L'entrée du labyrinthe, n'est même plus là, derrière moi. Ai-je bougé depuis ? Par défaut, j'avance dans les chemins du labyrinthe, à travers les pieds de maïs. Je croise des gens bizarres, et d'autres tout à fait normaux. Mais leurs habits ne semblent pas tous de la même époque. Certains me disent bonjour, d'autres me dépassent en courant à crier au secours, d'autres encore disparaissent soudainement. J'ai peur. Et les statues qui habillent en plus ce champs n'aident en rien. J'essaie de me concentrer sur autre chose que tout ce qui m'entoure, comme m'a dit maman. Je me mets à chantonner, ignorant tout le reste, et marche droit devant moi. La lune qui disparait sous les nuages, le vent qui souffle, la pluie qui tombe. Je ne sens rien, de toute façon. It’s a small world after all, it’s a small world after all… Soudain j'ai comme un spasme à l'épaule. Et cette sensation d'être aspirée ailleurs.

***

< Mack ! > Un cri de terreur m'échappe, la gorge serrée. Morgan et moi bondissons vers notre bébé, trop tard pour amortir sa chute. < Oh non, pas encore… > Je m'en veux. On essaie de la réveiller, de la faire revenir à nous. J'ai le cœur partagé. Horriblement, une part de moi espère que ce ne soit que son don, qu'il n'y ait rien de plus grave derrière son évanouissement. Mais comment savoir ? Elle respire toujours, elle ne s'est pas blessée en tombant. C'est le plus important, non ? On la porte sur son lit, dans l'espoir que ce ne soit l'affaire que de quelques minutes. Et dire qu'on l'avait privé de Halloween justement pour éviter ca. On ne peut pas constamment être présents. On ne peut pas céder à chacun de ses caprices simplement par crainte de déclencher son don. Alors on attend, blottis l'un contre l'autre avec notre inquiétude. Je lui secoue doucement l'épaule, de temps à autre. Peut-être que ca va l'aider à revenir à nous. A retrouver son chemin. Comme un appel. Jusqu'à ce qu'elle ressurgisse enfin parmi nous, se redressant soudainement en prenant une grande inspiration. Immédiatement je m'assois devant elle, par terre au bord du lit. Je prends ses petites mains dans les miennes, caresse son doux visage de petite sorcière. < Ma chérie, tout va bien, tu es à la maison. On est là avec papa, ne t'inquiète plus. > Ma chouquette s'effondre alors en larmes dans mes bras, le souffle court. J'ai moi-même du mal à retenir les miennes, à la voir dans cet état. Je jette un regard désespéré à mon mari, qui nous a rejoint dans cette embrassade. On ne peut pas la laisser ainsi aussi vulnérable à son don. A s'inquiéter pour elle à chacun de ses évanouissements, à ne pas savoir où elle se trouve, ce qu'il lui arrive, ce qu'elle voit. Elle est trop jeune pour être indépendante dès à présent. Mais a-t-on le choix ? < Y avait des monstres maman… Des vrais, c'était pas des déguisements… Des gens bizarres partout. > Je ne peux que supposer, mais aurait-elle vu des esprits ? Grand Merlin… Je me redresse doucement, jette un regard complice à Morgan. < Dis ma chérie… Tu voudrais partir avec papa demain en Irlande, revoir tes mamies et ton oncle ? Ce sera plus calme là-bas, et comme ça, j'aurai le temps de mieux me renseigner sur ta projection astrale pour votre retour. > Elle essuie ses yeux de ses petits poings, et me fixe avec cette petite étincelle que son père partage. < C'est vrai, je peux ? > Tant pis pour l'école, pour la perturbation à retourner dans notre monde moderne… Et égoïstement, pour me retrouver toute seule à Daearen, dans ce grand manoir. Morgan m'a tanné avec ca, il a sûrement raison de vouloir l'emmener. Encore plus aujourd'hui. Mack se remet doucement de ses émotions, comme nous, avant que nous démarions enfin notre soirée Halloween en famille.

Revenir en haut Aller en bas

InvitéAnonymous

Invité




[CONCOURS HALLOWEEN] Les récits Vide
MessageSujet: Re: [CONCOURS HALLOWEEN] Les récits   [CONCOURS HALLOWEEN] Les récits EmptyLun 9 Nov 2020 - 14:31


Histoire de Yüna

[CONCOURS HALLOWEEN] Les récits 3q60

Les gouttes s’écrasent avec violence sur mon visage, mon équilibre est précaire sur ce sol boueux, le vent me gifle le corps, ma respiration est désordonnée. Je me sens faible à la limite de l’effondrement, mais je ne peux pas m’arrêter. Il faut que je fuis loin sinon .. sinon ils vont m’attraper. La peur m’insère le coeur m’octroyant un élan de fougue. Je cours, je glisse, je me relève, je cours. La pluie me rend aveugle, je ne sais pas où je vais mais je dois fuir. « Loin, vite, encore » sont les mots qui se répètent sans cesse dans mon esprit. Mes pieds adoptent une belle cadence quand à la place de rencontrer le sol, mon visage se prend de plein fouet la terre humide et calleuse. Un mélange boueux de petites pierres et de plantes dégoulinent de ma figure. De multiples tentatives pour me relever finissent dans la case échouée. Touchant avec délicatesse ma cheville gauche, je sens une douleur fulgurante m’étreindre au point de me donner des hauts de coeur. Mes forces diminuent à vitesse grand V depuis ma chute. La souffrance est une amie de longues dates. Par des années de maîtrise je l’ignore et me focalise sur mon évasion.

« Vas-y mon chien, renifle, trouve la! »
« Je prends à gauche, toi, continue tout droit. »
« Elle ne peut pas être bien loin vu son état. »
« Une loque peut courir avec la peur au ventre, lâchons les chiens à ces trousses! »


Mes oreilles sont tendues au moindre bruits différents de ceux de la forêt. Ils sont si proches, leurs voix rocailleuses me glacent le sang. Ma fuite ne sert à rien si je me fais prendre. Je ne veux pas retourner dans cet endroit. Là-bas dans le noir avec le froid, l’odeur de pourritures et de morts qui recouvrent les murs et le bruit des chaines qui s’entrechoquent. Il faut que je me relève, les chiens vont m’attraper, la pluie ne les arrête pas. Avec une force inconnue, je reprends ma course avec une cheville en vrac mais un courage d’aplomb. J’ai peu d’espoir de rester en vie jusqu’à l’aube mais je préfère donner mon dernier souffle dans une course à la liberté que de me laisser dévorer par les monstres qui me tiennent captive depuis ma plus tendre enfance.

« Aouuuuu, aouuuuu, aouuuu…»

Plusieurs hurlements de chiens se font entendre derrière moi, ils annoncent une piste trouvée.
Ma piste.
Je redouble d’efforts et j’essaye de prendre plus de vitesse. Ma cheville m’élance mais je ne peux pas laisser tomber. Derrière moi, chiens et hommes me coursent, j’entends leurs milliards de pas écraser le terrain boueux des bois de Gougane Barra. Mon souffle n’est plus qu’un ridicule sifflement aigu, ma vue se dédouble ne me permettant que d’avancer tout droit. Les craquements de feuilles me rattrapent.. Mon coeur tambourine à un rythme irrégulier dans ma cage thoracique à la limite de s’expulser pour fuir seule cette course de diable.

« Elle est là ! Je la vois, vite, les gars, on l’attrape! »

Les pas se précipitent dans ma direction, mes empreintes de pieds sont écrasées par les griffes et les bottes. Ils sont tellement proche de moi que je peux entendre le bruit du compteur de montre annonçant minuit.
D’un coup une lumière jaillit de nulle part à deux mètres de moi. Prise d’un élan de force, j’accélère la cadence et je m’engouffre dans la brèche dans l’espoir qu’elle se referme derrière moi. La forêt se transforme en un champs de maïs. Je ne me retourne pas et je poursuis ma fuite effrénée malgré les cris stridents de deux voies aux tonalités différentes. Les protestations qui me demandent de m’arrêter sont anéanti par des exclamations et des gémissements de terreurs, des grondements et des déchiquètements. Les monstres ont réussi, ils ont franchi le voile. Il faut que je me cache vite.
Mais où ?
Vite.
Où?
Vite.
Les hautes herbes et la pénombre vont m’aider. Ils vont être mon terrain de cache-cache.

« Une petite malice, qui court dans le champs de maïs. Je l’attrape par les cheveux et je la montre à ces messieurs. Ces messieurs me disent punissait là et égorgeait là , ça fera un porcinet tout coquet. »


Je l’entends chanter cette maudite comptine. Elle me glace le sang depuis si longtemps. Ça l’amuse, il est excité de sentir ma peur. Il faut que je me cache, vite, vite, vite ..

« Une petite malice.. »

Il est si proche, j’ai peur, mes pieds s’emmêlent les pinceaux et je faillis tomber me rattrapant in extremis à une statue. Je lève les yeux pour observer l’objet qui me soutient. La statue n’en est pas une. C’est un épouvantail habillé de tuniques en piteux états avec comme tête une citrouille au sourire terrifiant visible par un petit éclat à l’intérieur de sa coque orangée. Terrifiée, je ne peux plus bouger, obnubilée par cette étincelle dansante.
[CONCOURS HALLOWEEN] Les récits Z9pp
Doucement.
La citrouille bouge de quelques millimètres dans ma direction, se rapproche et me chuchote d’une voix sifflante avec un cheveu sur la langue.

« Cours, petite sorcière, cours… ».


« Une petite malice, qui court dans le champs de maïs. Je l’attrape par les cheveux.. »

Non.. non, ils sont si proches et je ne peux pas avancer. Je n’ai plus de force pour aucun mouvement. Le peu d’espoir vacille dans mon esprit ne me laissant qu’un sentiment de vide. Je ferme les yeux, anéantie et ne visualisant que ma fin.

« … Ces messieurs me disent punissait là et égorgeait là, ça fera un porcinet tout coquet. »

Le vide en moi se dissipe, mon esprit est plongé dans une sorte de rêve. Je les vois ces hommes, ces monstres morts à mes pieds, du sang, partout, lui, le monstre à la cicatrice qui me regarde dans les yeux et murmure pour la dernière fois « une petite malice.. ». Une multitude de petites étoiles aux scintillements faibles se rapproche de moi, leur lumière s’intensifie et m’éblouie. D’un coup mon esprit est happé dans une autre vision. Les crocs sorties, la babine dégoulinante d’un liquide visqueux et écarlate, deux yeux luisant dorée à la pupille ovale me fixent.
Une douleur fulgurante m’assaille de nulle part, mon esprit se retrouve dans le champ de maïs. Mon corps à terre est tiré par une main qui m’agrippe les cheveux avec force. Impossible de s’extirper, chaque mouvement est un calvaire. Je veux crier à l’aide mais impensable de sortir un son, juste un sifflement d’horreur.

« J’arrive, garde espoir, reste en vie, j’arrive. »

Une voix douce et chaleureuse se faufile dans mon esprit tortueux.
Qu’est-ce que..
Les hommes se sont mobilisé à côté de la brèche. Brusquement ils inspectent autour d’eux sans bouger, paniqués par les bruits qui s’élèvent. Un grognement plus fort que celui des chiens s’élève dans les hautes branches de maïs. Tout se déroule très rapidement. Une masse de poils sombre s’extirpe des plantes et s’élance avec ardeur tout droit vers les hommes. Les monstres n’ont pas le temps de comprendre ce qui se passent qu’ils sont écrabouillés par des pattes immenses, déchiquetés par de massifs crocs aiguisés. Les chiens s’enfuient par le voile laissant leurs maîtres morts. Je suis propulsée à quelques mètres du massacre. Devant moi se trouve un ours avec des morceaux d’humains éparpillés autour de lui. Doucement il se retourne vers moi.
Mon sauveur ?
Mon meurtrier ?
Il avance et s’allonge à quelques centimètres de mon visage. Je sens son souffle chaud sur mes joues. Une pensée fugace de peur émerge de mon esprit puis s’envole pour laisser la place à un sentiment plus prédominant. La surprise se matérialise sur les traits de mon faciès et une chaleur incroyablement apaisante se liquéfie dans mes veines.
Cet ours a des yeux d’un or profond, son intelligence si reflète ainsi que son expérience de vie. Son pelage est d’une apparence douce aux nuances sombres ne dénotant pas avec l’obscurité de l’endroit. Le seul hic de cette belle créature est le sang qui dégouline de ses babines. Cette image, pourtant terrifiante, me soulage. Elle annonce la fin de ma torture, la fin de mes monstres, la fin de mon passé. Je plonge mes yeux martyrisés et fatigués dans ces iris dorées. Une énergie mystérieuse m’accapare. En un instant ma fatigue mortelle s’estompe pour laisser la place à un petit scintillement d’espoir de vie. Une connexion électrisante se manifeste et à nouveau j’entends une douce et chaleureuse voix.

« N’aie pas peur, petite sorcière, je suis ton guide.. Mordiern est le nom que l’on m’a octroyé. Petite sorcière respire. Tu es en sécurité. Ici, c’est Rowcastle, un village de sorciers.. comme toi. Petite sorcière, respire. »

[CONCOURS HALLOWEEN] Les récits Z6W8

Revenir en haut Aller en bas
 

[CONCOURS HALLOWEEN] Les récits

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Daearen :: Hors Jeu :: ARCHIVES DU FORUM :: ANCIENNE VERSION :: DIVERS SUJETS-